Vivre de sa pratique artistique : les 5 erreurs à éviter (et comment les dépasser)

Vivre de son art en 2025, c’est possible — mais pas sans stratégie. Ce n’est ni simple, ni immédiat.

Beaucoup d’artistes talentueux peinent à transformer leur pratique en activité durable, non pas parce qu’iels manquent de créativité, mais parce qu’ils tombent dans des pièges classiques. Sous-estimer sa valeur, négliger sa présence en ligne, attendre la perfection… Ces erreurs freinent leur élan, limitent leur rayonnement, et nourrissent parfois une forme d’auto-sabotage inconscient.

Dans cet article, je décortique les 5 erreurs les plus fréquentes que je rencontre chez les artistes que j’accompagne. Et surtout, je te propose des pistes concrètes pour les dépasser, afin de structurer une activité artistique viable, alignée avec tes valeurs.

artiste qui vit de son art

Les erreurs à éviter pour vivre de son art

1. Sous-évaluer son travail (et donc, ses prix)

 

C’est l’erreur n°1. Elle prend plusieurs formes :
→ pratiquer des tarifs très bas “pour ne pas faire fuir”
→ proposer des œuvres ou prestations gratuites “pour se faire connaître”
→ avoir honte de parler d’argent, ou penser que l’argent dénature l’art

Dans beaucoup de parcours artistiques, le rapport à l’argent est complexe. Il est souvent teinté de culpabilité, de peur de “se vendre”, voire d’une croyance (encore très répandue) selon laquelle un “vrai artiste” ne devrait pas chercher à gagner sa vie avec son art.

Résultat ? Les artistes bradent leur temps, leurs compétences, leur sensibilité. Ils travaillent énormément pour des revenus dérisoires, avec un sentiment grandissant de frustration.

Pourquoi c’est un problème ?
Parce qu’en sous-évaluant ton travail, tu envoies un message implicite : “ce que je fais a peu de valeur”. Cela impacte non seulement tes finances, mais aussi ta posture, ton positionnement, ta crédibilité. Et à long terme, ça t’épuise.

Comment dépasser cette erreur ?

  • Reviens à la valeur réelle de ce que tu proposes : ton expertise, ton univers, ton expérience.

  • Étudie les prix du marché dans ton secteur (enseignement, illustration, photo, spectacle, etc.).

  • Calcule tes prix en intégrant ton temps de création, ta préparation, ton matériel, tes charges, et le salaire que tu veux te verser.

  • Apprends à communiquer sur tes tarifs avec clarté et assurance, sans te justifier.

📌 Un bon prix est un prix juste : juste pour toi, et juste pour ton client.

 

2. Négliger sa présence en ligne

 

Tu as peut-être une pratique artistique riche, une vision singulière, un univers fort…
Mais si tu n’es pas visible, comment veux-tu qu’on te découvre, qu’on te suive, qu’on te recommande ?

En 2025, être artiste, c’est aussi être visible sur le web. Cela ne veut pas dire devenir influenceur·euse, ni tout exposer de ta vie privée. Mais avoir une vitrine claire, vivante, cohérente avec ton univers est aujourd’hui indispensable.

Et pourtant, beaucoup d’artistes repoussent ce moment. Par peur de se montrer, de “faire du marketing”, de ne pas savoir comment s’y prendre. Résultat : un site non à jour, un profil LinkedIn inactif, un compte Instagram à l’abandon.

Pourquoi c’est un problème ?

  • Tu passes à côté d’opportunités (bookings, collaborations, commandes, financements…)

  • Tu donnes une image floue ou peu professionnelle

  • Tu restes dépendant·e du bouche-à-oreille

Comment renforcer ta visibilité digitale ?

  • Choisis 1 ou 2 plateformes où tu te sens à l’aise (LinkedIn, Pinterest, YouTube…).

  • Crée une présence cohérente (bio, visuels, ton, liens).

  • Publie régulièrement des contenus qui montrent ta pratique, ton quotidien, tes valeurs, ton processus.

  • Propose des contenus utiles ou inspirants à ton audience (conseils, coulisses, questions ouvertes…).

📌 Tu n’as pas besoin d’être partout. Tu as besoin d’être là où ton audience se trouve., et d’y être toi-même.

 

3. Attendre que tout soit parfait avant d’agir

 

Tu connais ce scénario ?
Tu veux lancer un projet artistique (nouvelle offre de prestation, de performance, de spectacle, portes ouvertes d’atelier, stage, atelier…), mais tu n’es pas sûr·e de ton message, de ton positionnement, de ton site, de tes visuels…
Alors tu repousses. Tu attends d’avoir “tout bien calé”. Et parfois, tu n’agis pas.

Ce syndrome de la perfection touche particulièrement les artistes. On veut que chaque détail ait du sens, soit à la hauteur. Mais cette exigence devient paralysante quand elle nous empêche de passer à l’action.

Pourquoi c’est un problème ?

  • Tu restes bloqué·e dans la préparation au lieu d’avancer

  • Tu ne confrontes pas ton idée à la réalité. Tu fantasmes (positivement ou négativement) ce qu’il pourrait se passer

  • Tu manques des occasions d’apprendre et d’ajuster, d’évoluer

Comment avancer malgré les doutes ?

  • Remplace la perfection par l’expérimentation : lance une version “bêta”, teste une micro-offre, expose une première série, publie un extrait sur tes réseaux sociaux…

  • Donne-toi des délais réalistes mais engageants pour sortir un projet (objectif SMART).

  • Accepte que tout évolue. Ce que tu proposes aujourd’hui n’est pas figé, il évoluera avec toi.

  • Entoure-toi de regards bienveillants et structurants (coach, pairs, mentors).

📌 La clarté ne vient pas avant l’action, elle vient grâce à l’action.

 

4. Ignorer l’aspect commercial

 

Tu aimes créer, transmettre, émouvoir, mais vendre te fait horreur ?
Tu n’es pas seul·e.
“Je ne suis pas fait·e pour ça”, “je ne veux pas forcer les gens”, “je n’y connais rien”
Beaucoup d’artistes associent le mot “vente” à du capitalisme, de la manipulation ou à une perte d’authenticité.

Pourtant, vendre c’est proposer de la valeur à quelqu’un qui en a besoin et envie. C’est permettre à ton travail de rencontrer un public, un acheteur, un commanditaire. C’est rendre ton activité viable.

Tu n’as pas besoin de devenir commercial·e. Tu as besoin de savoir présenter ce que tu fais de manière claire, alignée et accessible.

Pourquoi c’est un problème de négliger ça ?

  • Tu te retrouves dépendant·e d’opportunités aléatoires

  • Tu t’épuises à produire sans retour concret

  • Tu te sens invisible ou peu légitime

Comment intégrer la dimension commerciale avec intégrité ?

  • Définis ton offre : à qui s’adresse-t-elle ? À quel(s) besoin(s) répond-t-elle ? Quel problème résout-elle ? Quelle transformation propose-t-elle ?

  • Apprends à pitcher ton travail en quelques phrases claires et engageantes.

  • Structure un parcours client simple (prise de contact, achat direct ou commande, règlement, livraison).

  • Valorise les témoignages et preuves sociales.

📌 Tu ne vends pas un tableau ou un spectacle. Tu vends une émotion, une expérience, une transformation.

 

5. Ne pas diversifier ses sources de revenus

 

Beaucoup d’artistes misent sur une seule source de revenus : des commandes, des subventions, des ventes directes, des dates de spectacle… Or, cette stratégie peut s’avérer très fragile.

Un projet annulé, une baisse de demandes, un changement de contexte, et tout vacille. Pour vivre de son art, il est souvent nécessaire de penser “écosystème” : un ensemble de revenus complémentaires, plus stables et porteurs.

Pourquoi diversifier ?

  • Pour sécuriser ton activité face aux imprévus

  • Pour mieux répartir ton temps et ton énergie

  • Pour explorer plusieurs facettes de ta créativité et de ton potentiel

  • Pour profiter de synergies entre les formats (vente, transmission, partenariat…)

Quelques pistes de diversification :

  • Vente directe (œuvres originales, prints, album, produits dérivés…)

  • Interventions (ateliers, stages, médiation, conférences…)

  • Formations ou accompagnement (finançables via l’AFDAS, Pôle emploi…)

  • Partenariats avec des structures (résidences, festivals, entreprises…)

  • Création de contenus digitaux (ebooks, workbooks, vidéos, podcasts…)

📌 Ton art a de multiples visages. Il peut toucher, enseigner, transformer, éveiller, sous plein de formes différentes.

 

En résumé : les 5 erreurs à éviter pour vivre de son art

 

Erreur

Conséquence

Solution

Sous-évaluer son travail

Revenus trop faibles, perte de confiance

Revoir ses prix, assumer la valeur de son art

Négliger sa présence en ligne

Invisibilité, opportunités manquées

Être actif·ve sur les bons canaux

Attendre la perfection

Paralysie, retards, perte d’élan

Passer à l’action en testant et ajustant

Ignorer l’aspect commercial

Difficulté à vendre, sentiment d’échec

Clarifier son offre, oser vendre avec sincérité

Ne pas diversifier ses revenus

Activité instable, dépendance

Construire un écosystème de revenus complémentaires

 

Et maintenant, comment passer à l’action ?

 

Prends 10 minutes pour réfléchir à ton activité artistique actuelle :

  • Où en es-tu sur ces 5 points ?

  • Quelle erreur te freine le plus aujourd’hui ?

  • Quelle petite action concrète pourrais-tu poser cette semaine pour avancer ?

 

Vivre de son art ne se fait pas en un claquement de doigts, mais c’est une voie possible, accessible, et précieuse. Ces 5 erreurs ne sont pas une fatalité : elles peuvent être dépassées avec méthode, clarté et accompagnement.

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Ton talent mérite de rayonner.
Ne laisse pas les croyances ou les blocages logistiques l’empêcher de rencontrer le monde.

Tu es prêt·e à vivre de ton art, avec méthode, clarté, et sérénité.
Et je suis là pour t’y aider.

💛 Julie Gam

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